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Ljudmila


SOMMAIRE

2 - Blog

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Décembre 2005 : 2 articles
Octobre 2005 : 1 article
Septembre 2005 : 1 article
Août 2005 : 8 articles
Juillet 2005 : 4 articles
Septembre 2003 : 2 articles

Bloc libre 1 (HTML)

Bloc libre 2 (HTML)

LIENS
Des souvenirs par procuration.
--> De bons souvenirs.

Il aimait chiner les broquantes, portait une certaine attention à la vieille vaisselle et avait un goût pour le mobilier daté de la fin du 19eme enfoui sous la poussière. Parfois il tombait en ravissement sur un objet qu'il époussetait amoureusement, fût - il ressurgi de son passé, là sous ses yeux ? J'avais l'impression de redecouvrir avec lui un petit trésor de souvenir qu'il s'émerveillait de retrouver là intact, l'eût - il laissé la veille avec son enfance dans la pièce d'à côté. Mon émerveillement suivait le sien de très prêt, j'avais alors, par feinte, le même souvenir et l'espace d'un instant nous partageions quelque chose de faussement commun, qui m'était en fait tellement nouveau. Je buvais chaque instant avec lui et dévorais chaque fragilité avec la gourmandise enfantine de vivre et de rire de tout, à m'étonner d'un rien, à participer avec joie. Il me dévoilait comme à une vielle copine de conivence le souvenir du milieu hongrois et bourgeois de son enfance, son environement de jeunot, peut - être jusqu'à ses cinq ans : ma grand - mère et le souvenir d'un temp avant moi.

Je crois qu'une certaine conivence, à propos de cet hier, lui - manquait. Le lien filiale m'offrait une place de choix à cet égard, un rôle inatendu m'était alloué. Je peux dire aujourd'hui que je ne m'y attendais pas, mais avec Pal il fallait prendre ce qui était à prendre, c'était toute la poésie du papa hongrois.

Au contact de ces instants, lorsque je devinais dans ses souvenirs échappés à son inssue, l'époque de son enfance, il se produisait un écrasement des époques qui nous séparaient : j'étais enfant moi-même et je m'accoquinais à l'enfance de mon vieux papa, j'y pénétrais par la lucarne d'un rêve peuplé  d'objets-madeleines très proustiens. Ces rêves transportaient une époque jusqu'à moi et ma grand - mère apparaissait alors à mon imagination dans un décor conçu à partir de ces objets juxtaposés à l'impromptu de nos balades.

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Dans la maison de campagne qu'il habitait et qui lui était prêtée pour travailler ses sculptures, on retouvait là une chaise, là une théière comme une tentative de reconstitution de sa maison natale. Une ambiance féminine rôdait, Margit, la maîtresse de maison. Mais quelque chose était dépeuplé, évidé. La reconstitution ne parvenait pas à se faire, mise en échec part le présent. Pourquoi le regret rendait - il le présent impossible ?

Une grande pièce au murs blanchis, des lits, une table, la cuisine dans la même pièce. Il s'y sentait bien je pense. Toujours aussi, une espèce d'installation de travail en forme de bordel, un ammoncellement de magazines sur une table qui faisait office de bureau de travail; un étalement de documents et d'images qui motivaient son imagination. Sur les côtés et un peu partout dans la pièce : des cartons à dessins, du matériel de dessin et de peinture, des tubes, des pinceaux ... Il étudiait l'anatomie en feuilletant des revues pornos : Penthouse et autres, des photos de body - builders et body - buildeuses caoutchouteux, des livres de photos érotiques du début du 20 ème et des romans photos pornos qui à mon sens étaient prévus à une utilisation plus pragmatique ... Ce tas avait donc double fonction d'étude et de satisfaction intime aux moments de solitude. Cher papa avait la cinquantaine avancée, j'ai pu étudier tôt et de près la libido d'un homme dans cette fleur de l'âge. La façon dont il en parlait, la teneur de ses désirs, ce qui ne l'étonnait plus et ce que moi je découvrais. Des sexes, de tous les sexes, tendus, béants, exhibés, les uns dans le sautres, partout, dans tous les sens. Luisant, épilés, rasés, avec sockettes blanches et couette enfantines, en cuir et en latex, à talons aiguilles, en flou artistiques champêtre des années soixante-dix... Sous la table il en débordait un plein carton. La curiosité nous avait poussés, avec mon frère, à y mettre le nez. De tous ces bouquins j'en retins deux qui marquèrent l'inclination de ma vie sexuelle.
Le premier m'intima une fascination à l'égard de la prostitution. Le scénario désinvolte offrait des scènes d'un bordel au décor de bombonnière traversé part des hommes bien habillés. Les femmes érotiques en tenues légères, souriantes, disponibles et dans l'attente, semblaient contentes de se faire sauter et encluer dans diverses positions affichant une moue de plaisir passif. Je me suis longtemps masturbée sur ce dernier, jusqu'à le démembrer, le dépouiller feuille à feuille. Je me suis masturbée également sur l'autre mais la contradiction qu'il faisait naître en moi était trop forte, je ne l'assumais pas, j'ai finalement jeté ce dexième bouquin.
Le deuxième bouqin, évoqua chez moi une frayeur-désir à la pensée fantasmagorique du viol. Il livrait dans un roman photo le scénario d'une femme sequestrée dans une cave insalubre, attachée à même le sol par des sangles de cuirs sur un matelas pourri. Elle y était violée, brûlée à la cigarette et torturée. Des prises de vues choisies montraient la douleur, elle s'étouffait dans ses larmes trash de maquillage ruisselant, les yeux éxorbités, la figure de noir fondant sur ses joues. La crasse des jours de séquestration était visible, lisible.  Je n'ai pas su faire distinction entre le réel et le fictionnel à ce moment. Pendant des années j'ai enfoui et refoulé la honte d'un désir émergé de ces images, cause de cauchemars encore aujourd'hui et d'un profond trouble quant à mes propres satisfaction sexuelles, de même qu'un masoschisme précoce exercé à une cadence frénétique jusqu'à l'âge de seize ans. Je dois ajouter qu'à la découverte de ces bouquins j'avais tout au plus huit ans et mon frère neuf et demi. A cette époque je ne me masturbais pas, mais c'est de fait arrivé très rapidement de façon violente à intervales rapprochés. Ces images preturbantes acculaient mon surmoi à une incohérence ingérable, à une lutte intestine dans laquelle il se faisait volte face à chaque réfléxion. D'une pensée à l'autre je produisais une image de moi-même que je devais ausstôt réfuter pour consèrver mon intégrité de jeune fille bien. Les images que j'avais vues et qui avaient provoquées dans mon corps un palisir brûlant étaient inssoutenables.


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Je lis actuellement "Hongroise" de Eric Holder.

Ecrit par maph, à 21:50 dans la rubrique "2 - Blog".



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